Du bétyle d’al-Uzza à la chapelle de la Theotokos.

Le temple de Dharih (22 m de long, 17 m de large, 15 m de haut) faisait partie d’un grand complexe : voie sacrée bordée d’un bain et d’un caravansérail, salles de banquets, puis deux grands parvis en enfilade, et un petit autel sacrificiel à côté du temple. Le tout fut bâti du Ier siècle au début du IIIe et fonctionna jusqu’au milieu du IVe. Un séisme (363) et la christianisation eurent raison du lieu de culte. La découverte en 1998-99 du décor sculpté, en partie intact, du couronnement de façade, a attiré l’attention du public et des musées : une architrave à rinceaux peuplés d’animaux, une frise où alternent figures du Zodiaque et Victoires qui les couronnent, un fronton aux centaures marins affrontés, couronnés par des Victoires en vol. Tout ce décor un peu pataud devait mettre en valeur une (ou deux ?) divinité(s), peut-être féminine, trônant dans le tympan entre les valeureux ichthyocentaures. Mais, de cette al-Uzza, la grande déesse nabatéenne — proche de la syrienne Atargatis, et maudite par le Coran — ne subsistent que des fragments. À l’intérieur du temple, la divinité et ses parèdres étaient adorés sous forme de bétyles (pierres sacrées sans images). Au VIe siècle et au-delà, l’inscription grecque de l’église laisse penser qu’elle était consacrée à la Vierge.

Cliquer sur chaque vignette pour parcourir l'exposition.

Préc. Suivant