7 – Les claies de roseaux (Tchikh) - 1
© M.Thevenin – MAFGS 2015

Au sein des éleveurs du village de Dugoman, les claies extérieures font l’objet d’une attention esthétique particulière qu’on ne retrouve pas ailleurs chez les éleveurs kurdes, en Irak ou en Turquie. De même, chez les éleveurs semi-nomades affiliés à la tribu Mantek, la claie intérieure qui partage la tente en deux parties, est entièrement recouvert de fils de couleurs et de motifs géométriques. Il faut toutefois noter que chez une famille arabe que nous avons rencontrée lors de nos enquêtes (déplacée en raison de la guerre avec le groupe Daesh et venant du Sinjar), un Tchîkh intérieur de basse hauteur a été observé avec des motifs sophistiqués et variés (voir photo) inexistants chez les éleveurs kurdes. Chez ces derniers, les motifs en losange ou en triangle sont la règle.

L’outil utilisé pour la fabrication des Tchîkh s’apparente dans le fonctionnement à un métier à tisser. Pour autant, ce n’est pas vraiment un outil, mais plutôt un assemblage. Un poteau cylindrique en bois nommé Dar Tchîk (littéralement ‘le bois du Tchikh’) sur lequel travaillent les femmes est posé horizontalement sur des supports verticaux (parpaing, tonneaux, etc). En raison du caractère épisodique de la fabrication d’un clayonnage, cet assemblage est recréé pour l’occasion.

8 – Les claies de roseaux (Tchikh) - 2
© M.Thevenin – MAFGS 2015

Un métier à tisser est traditionnellement composé de trois éléments. Il y a la chaîne tout d’abord. Ce sont les fils verticaux, éléments immuables et fixes du métier sur lesquels se posent les fils horizontaux de la trame, éléments variables et mobiles où se déroulent le va et vient de la navette. Le troisième élément est le nœud qui relie fils verticaux et horizontaux. Dans la technique utilisée pour les Tchîkh, la logique des trois éléments du métier à tisser est peu ou prou respectée (étude en cours).

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