7 – Bergère et berger
© M.Thevenin – Mission Yeylak 2015

A. est une habitante d’un village du Rayon de Gedebey. Elle accompagne ses vaches sur les estives pour s’en occuper et fait garder ses 29 brebis par un berger d’un autre village, un ami de la famille, et le rémunère entre 100 et 150 AZN pour la saison d’été. Un complément de salaire est donné en kilos de lait et de beurre.

Le gardiennage en petits troupeaux séparés ne veut pas dire que chaque berger est indépendant. Bien au contraire, cela participe à une gestion collective du cheptel sur l’alpage qui nécessite souvent une organisation dominée par un chef-berger, possédant lui-même un nombre de bête conséquent, ou ayant plus d’expérience. Cette hiérarchie existait aussi bien dans nos alpes françaises que dans le grand Caucase voisin chez les populations Touch en Géorgie.

En Azerbaïdjan, durant la période de collectivisation, l’unité de gestion était de 1000 à 1500 brebis dans les fermes collectives sous le contrôle de l’Etat. Les troupeaux étaient alors gardés par 4 ou 5 bergers qui étaient sous la direction d’un chef berger. Après la chute de l’URSS, quand les premières lois de privatisation en 1996 ont été promulguées, le bétail et les machines ont été distribués aux employés des fermes collectives. Les plus gros bétails ont été donnés aux chef bergers, ou à des personnes occupant des rangs supérieurs dans les fermes collectives qui pouvaient reprendre la pratique de mobilité saisonnière.

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