6 – Les alpages de Gedebey
(Données issues de l’étude de Neudert et Rühs, 2013)
© M.Thevenin – Mission Yeylak 2015

Après la chute de l’Union soviétique et la fin des fermes collectives, les années 1991-1996 ont été caractérisées par un vide institutionnel, une instabilité et la guerre avec l’Arménie, qui ont conduit à un véritable dépeuplement sur les pâturages à cause entre autres du manque de moyens et de transport.

Cependant, les premières réformes sont intervenues rapidement à partir de 1995. Les pâturages restèrent sous la propriété de l’État qui installa un système d’allocation. Au début, ceux-ci furent répartis entre les personnes intéressées à les exploiter sur la base d’accords verbaux et de la gratuité, dans une logique de « premier arrivé, premier servi ». La structure d’État chargée de la gestion des pâturages était encore en cours de création. Par conséquent, les pâturages étaient de facto sous un régime d’accès ouvert.

Entre 2000 et 2003, l’État met en place des règles formelles pour la location des pâturages qui restent sous son contrôle (contrairement aux terres arables). Il est possible désormais de louer des terres de pacage à un organisme d’État : le Comité des terres et de la cartographie. Celui-ci enregistre les contrats de location et assure une surveillance au niveau national, mais dans les faits, ce sont les administrations des districts et les municipalités qui allouent encore les zones et s’occupent de la répartition. Les municipalités contrôlent les pâturages autour des villages, l’administration encadre les pâturages éloignés (alpages et prairies). La taille des pâturages locatifs est calculée à partir du nombre d’animaux possédés par le locataire. Aucune taille minimale n’est prescrite. Le contrat de location a une durée de 15 ans. Les frais de contrat, fixés par le comité, varient selon la qualité de la terre, mais aussi en fonction de l’origine du demandeur (éleveurs du village ou étranger au village).

Entre 2004 et 2006, on assiste à l’entrée d’entrepreneurs dans la course à la location des pâturages, qui trouvent dans l’élevage ovin un bon investissement, et à l’intensification du processus d’allocation. Ce processus conduit à une concurrence accrue pour les pâturages disponibles à la location. Les pratiques d’allocations « à la carte » s’accentuent avec des frais de contrat qui diffèrent selon que l’éleveur ou l’entrepreneur a de la famille ou des amis dans l’administration.

Entre 2007 et 2009, la procédure d’attribution des allocations a atteint son niveau maximum. Presque tous les pâturages sont sous contrat. Quelques pâturages d’été sous la responsabilité des municipalités sont encore sous le régime d’accès ouvert avec accord verbal. En 2008, le nombre d’animaux en Azerbaïdjan a atteint des niveaux jamais atteints auparavant.

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