2 – Les bergeries du Ceyrançöl
© M.Thevenin – Mission Yeylak 2015

Les bergeries soviétiques du massif de Ceyrançöl fonctionnent toujours, bien qu’elles soient pour la plupart dans un état délabré. À côté de longs enclos en pierre de faible hauteur, nous y avons observé des bâtisses, semi-enfouis, creusées dans le sol, plus petites que les bâtiments de l’époque soviétique, et d’une facture plus traditionnelle (voir photos). Avec un toit à deux versants en clayonnages de roseaux recouvert de terre, des poutres de faîte soutenues par de lourds mats centraux, en bois ou en taule, leur utilisation actuelle reste à notre supposition : bergeries secondaires pour les agneaux au printemps, ou les bêtes malades au retour de transhumance en automne et en hiver, ou bien étables pour les vaches. Une maison moderne pour le berger (et sa famille ?) accompagne les enclos.

Ces bergeries fonctionnent comme des fermes. Ce sont des exploitations agricoles administrées par des entrepreneurs non locaux, et donc rarement présents, qui trouvent dans l’élevage ovin un bon investissement. Ces fermes regroupent environ 600 brebis chacune et pratiquent des déplacements saisonniers (Neudert et Rühs, 2013).

L’une des bergeries que nous avons visitées dans le massif de Ceyrançöl était gérée par l’organisme d’élevage du Rayon de Shamkir. Cet organisme a pour but la protection de l’élevage des ovins, et l’amélioration des races pour la reproduction. Les gens qui veulent faire de l’élevage ou améliorer leur troupeau viennent ici chercher leurs bêtes. Dans cette ferme, les bergers ne recevaient pas de salaires de l’organisme, mais à la place, 30% des agneaux qui naissent leur appartenaient. Comme les ovins sont en majorité la propriété du gouvernement, les bergers ne peuvent pas utiliser leur lait. Mais quelquefois, l’autorisation est donnée à ceux qui ont une mauvaise situation financière pour faire du fromage. De même, au mois d’octobre, quand les troupeaux reviennent des alpages, les vieilles brebis peuvent être vendues, ce qui fait un nouveau complément d’argent pour les bergers. Un inspecteur des troupeaux veille à la bonne gestion du troupeau.

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