1 - Le massif de Ceyrançöl

© M.Thevenin – Mission Yeylak 2015

La région qui borde le bassin de la Kura est appelée aujourd’hui par les montagnards de la région de Gedebey, le pays d’Arrān et leurs habitants les Arrançi. Le mot Arrān est un terme postislamique ancien et décrit le triangle de terres alluviales formé par la jonction des fleuves Kura et Araxe, coincé entre le petit Caucase et le grand Caucase. C’est l’Albanie antique préislamique. Il était connu par les Arméniens sous les noms de Ałvankʿ ou Ṙaneakʿ. (C. E. Bosworth 2012).

C’est un milieu semi-aride où domine la steppe asiatique qui se prolonge ici. Les espèces épineuses xérophiles prédominent. Son climat est largement façonné par les vents secs qui viennent d’Asie par-delà la Caspienne et qui apportent peu de précipitation, 282mm à Gandja, la capitale de la région en 2009.

Au niveau du district de Shamkir, le pays d’Arrān peut être découpé en 3 parties : le massif de Ceyrançöl d’une part (photos d’en bas), la zone alluviale d’autre part avec la retenue d’eau de Shamkir (la deuxième du pays – voir photo du haut), et enfin la zone de piémont qui constitue les bords externes du nord du petit Caucase (voir la coupe sagittale).

Le massif de Ceyrançöl culmine à plus de 800m d’altitude sur la frontière géorgienne avec quelques sommets saillants, mais l’ensemble varie plutôt autour de 500 m d’altitude. Il est constitué d’un plateau steppique, voire semi-désertique, de terres incultes sur lesquelles ont été aménagées durant l’époque soviétique des bergeries collectives réparties sur le massif à distances égales.

Les villages y sont rares en raison de l’absence d’eau et des vents. Néanmoins, des Turcs Meskhètes, réfugiés venant d’Ouzbékistan où ils avaient été déportés par Staline durant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi des populations azéries déplacées d’Arménie, y ont été installés durant les années 1990 par le gouvernement d’Azerbaïdjan. Le village d’Eskandarli en est un exemple. Des terres ont été données aux réfugiés afin qu’ils puissent y cultiver du trèfle, et ainsi produire le fourrage pour l’hiver.

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