9- La pratique d’émondage
© M.Thevenin – MAFGS 2015

Les environs du village de Piran, au nord de la plaine de Peshdar, sont parsemés d’arbres taillés, des chênes dont on exploite les feuilles pour servir de fourrage aux ovins et aux caprins durant l’hiver, ou pendant des périodes de sécheresse, quand l’herbe vient à manquer. Cette pratique appelée ‘émondage’ par les forestiers plonge sans doute ses origines dans le Néolithique (Thiébault 2005). Des indices récoltés dans les grottes bergeries du sud de la France fréquentés dès le quatrième millénaire avant JC par des troupeaux domestiqués semblent aller dans ce sens.

Dans la région de Piran, les branches de feuillages, coupées et mis en fagots, sèchent directement sur les arbres en hauteur afin de les protéger de l’appétit des bêtes, sauvages et domestiques. Ailleurs, dans la région du village de Balisan, au nord de la plaine de Rania, les fagots de branchages de chêne constituent de véritables meules. Les branches sont alors positionnées de manière à placer les bases de celles-ci à l’extérieur de la meule et plonger les parties appétentes à l’intérieur. Cela donne à ces constructions un rempart hérissé qui les protège.

Pratique relatée au XIXe par les voyageurs qui traversaient les montagnes du Hakkari et du Kurdistan (Chevalier 1985), ce fourrage aérien a façonné durant plusieurs millénaires les paysages des montagnes du Kurdistan irakien.

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