1 – L’enquête
(Extrait du carnet de route de la mission MAFGS d’octobre 2013)
© M.Thevenin – MAFGS 2015

« Hier, pour ma première journée sur le terrain, je suis rentré de mon enquête avec une heure de retard ce qui m’a valu un recadrage. En effet, les chauffeurs sont rémunérés sur des plages horaires fixées à l’avance. Tout dépassement doit être payé et les budgets de la mission ne sont pas extensibles. C’est assez déstabilisant pour moi qui suis habitué à travailler depuis des années sans horaires et c’est assez troublant même pour la méthodologie ethnographique que je dois réadapter à ces contraintes spécifiques… » (…)

« J’ai refusé de travailler avec un chauffeur qui interférait dans mes questions, et ennuyait mes interlocuteurs avec des interventions d’ordre moral (« pourquoi tu fumes, c’est pas bien » etc…). Du coup, Jessica (Jessica GIRAUD, qui dirige la mission MAFGS) m’a proposé un de nos meilleurs chauffeurs : un homme discret, efficace et sérieux. Parallèlement, elle m’a adjoint aussi un guide local qui d’habitude travaille avec l’équipe d’archéo, et qui du coup, vit cette ‘réaffectation’ comme une punition… J’essaie alors de l’intéresser à mes travaux, de valoriser son aide (qui est véritable : il a un immense réseau au sein des villages de la région). Je lui ai offert mon dictionnaire de Kurde-Français afin d’améliorer notre interaction…” (…)

Mon duo d’enquête restera le même lors des deux dernières missions. Le chauffeur s’avèrera être un informateur précieux et un partenaire ethnographique à part entière sur le terrain. Tout comme le guide qui comprendra de plus en plus les subtilités de l’entretien ethnologique, et l’intérêt de mes recherches. Il me fournit aujourd’hui encore régulièrement des données historiques sur les tribus. Je les remercie tous les deux pour leur implication et leur apport dans les données ethnographiques de la MAFGS.

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